Les jours précédents étaient pluvieux et surtout occupés, et les jours suivants orageux, mais ce vendredi 30 mai était parfait pour aller faire un tour en Suisse.

Je connais peu ce pays, mais je connais une route qui permet d'y aller et qui m'avait beaucoup plu la première fois que j'y suis allé en avion, en passant par le lac de Neuchâtel.

Cependant, aujourd'hui est un jour de semaine, un vendredi, certes lendemain d'un jour férié, mais l'armée avait décidé de travailler, pas de pont pour les pilotes de chasse. Ainsi, le RTBA, les zones partout en France qui forment des couloirs pour permettre aux avions de chasse de voler en toute liberté, du sol jusqu'au niveau 195 dans certains endroits, ont été activées, notamment certaines par lesquelles nous devions passer pour nous rendre en Suisse, formant un mur du sol au niveau 65 dans un premier temps, voire plus haut après.

L'idée de départ était d'aller à Neuchätel, mais la piste est courte : 700m. Or, après avoir regardé la météo et pris en considération que nous serions 4 personnes dans l'avion, en choisissant une configuration légèrement pessimiste indiquait qu'il faudrait 720m pour décoller. Trop risqué donc, avec des températures qui pouvaient aller jusqu'à 25 voire 30 localement.

En dernière minute la veille au soir, j'ai donc changé la destination et ça serait Grenchen, une petite ville à l'est de Neuchätel, là où je suis déjà allé la dernière fois, il y a 4 ans, je crois. J'ai dû me connecter à leur site internet pour faire les papiers pour la douane, et c'est comme en Angleterre, il faut remplir un formulaire avec les infos de tous les passagers, nom, prénom, date de naissance, numéro de passeport. Le fait que la France et la Suisse soient dans l'Espace Schenghen ne permet pas de se déplacer librement sans cet administratif, mais sur le trajet, nous ne verrons aucun douanier, ni français, ni suisse.

Décollage vers 10h d'Orléans direction Gray Saint Adrien. Tout se passe tranquillement, on se met à 3000ft et c'est tout droit. Quand on arrive à la hauteur d'Auxerre, on commence à monter pour le niveau 75, soit 7700ft, pour passer au-dessus de la zone du RTBA, ce qui nous prend à peine 5 minutes.

Ensuite, on arrive près de Dijon, et on aperçoit Dijon Darois, là où sont fabriqués les DR-400 :

Et on a une belle vue sur Dijon :

Malheureusement, bien que nous ayons un photographe de choc à l'arrière, c'est difficile de prendre des photos depuis l'avion, notamment quand le soleil est en face, donc parfois, on a une superbe vue depuis le cockpit, mais la photo, ça rend moins bien.

On poursuit vers l'est, on passe sur la fréquence de Bâle, et je demande si les zones qui sont au-dessus de Gray sont actives. On me répond que non. Comme on a un peu de retard par rapport à l'heure prévue, le temps qu'on reparte de Gray, on devrait donc pouvoir aller en direct vers la Suisse sans faire de détour vers Luxeuil.

Déjà en arrivant à Gray, on commence à avoir un aperçu de ce qui nous attend en regardant à l'horizon :

On arrive à Gray :

On fait une verticale du terrain car il reste encore un peu à descendre, et on entend quelques appareils, un ULM notamment, qui est en balade plus bas que le tour de piste autour de la ville. On se signale et tout reste courtois.

On arrive en finale, et même si cette photo n'a absolument aucun intérêt, je la trouve belle, on est très proche de la piste, plein volets, et on passe au-dessus de la route, un drone aurait pu faire cette photo :

L'atterrissage est un peu hésitant, mais notre pilote n'est pas habitué à mon avion, notamment au sol, c'est vrai qu'il n'est pas facile. Une fois au sol, on remonte la piste, et l'ULM atterrit sur l'herbe :

On libère la piste, et même si je n'avais jamais entendu parler de ce terrain avant, il y a des hangars de marques connues :

On se pose à la pompe pour faire le plein, un arrêt pipi dans le bâtiment du club, que je remercie, car c'est toujours très sympa de discuter avec des pilotes locaux, même si ce sont des pilotes d'ULM (sauf s'ils pilotent des autogires !!!).

Après cette petite pause, on est prêt pour la partie intéressante du voyage. Décollage en 07, on prend initialement 3000ft, et le temps d'y arriver, j'ai déjà contacté Bâle pour monter plus haut, vers 4000ft.

En fait, Gray est en bas du Jura, s'il on peut dire, le terrain est à 685ft, mais ensuite il faut monter pour passer les cols à 4000ft, et il faut être au moins 1000ft à 2000ft au-dessus pour éviter les problèmes liés au vent et à la pression sur ce type de relief. Donc on monte, tranquillement mais sûrement, pour atteindre un peu plus de 6000ft au passage de la frontière.

Voici une autoroute A36 à l'est de Besançon :

Ensuite, il faut encore éviter la zone R231A, active du sol au plafond, mais le contournement n'est pas difficile.

A quelques minutes de la frontière, le contrôleur de Bâle nous fait passer sur Genève, et on change de fréquence, mais on garde le français.

On arrive ensuite à la frontière, que l'on passe au niveau du Lac des Taillères côté Suisse :

Déjà là, c'est magnifique ! On commence à entrevoir le lac de Neuchätel entre 2 collines :

Mais on ne passe pas par là, car je veux parcourir tout le lac avant d'atterrir donc on continue pour se retrouver à l'ouest du lac.

On a désormais une belle vue du lac en arrivant :

Et en face, on commence à bien voir les Alpes :

On passe le village de Concise, puis on se met au milieu du lac pour ne déranger personne. Belle vue à droite, des Alpes :

Et belle vue à gauche de Neuchâtel :

En continuant vers Grenchen, on passe à côté du Murtensee, le lac de Morat :

Comme il se trouve au-dessous des TMA de Payerne, on reste à l'écart mais on en profite pour prendre quelques photos :

De l'autre côté, vers la France, mais toujours en Suisse, on voit l'antenne de Chasseral :

Quelques curiosités Suisse, comme les trains :

Et une belle photo qui montre que, même en Suisse, il peut faire beau et chaud :

On arrive sur le ville de Bienne, si proche, et en même temps si loin de Grenchen, je voulais y aller pour voir le lac mais cela prend environ une heure :

En arrivant sur la zone, on quitte Geneve pour Grenchen, et là, on passe du français à l'anglais car le Suisse Allemand, je ne maîtrise pas.

Voici Perles (Pieterlen), juste avant l'arrivée :

Puis le vélodrome de Grenchen en finale :

Une fois au sol, l'atterrissage était mieux, on (re)découvre quelques beaux avions :

Et quelque chose que je trouve incroyable ici, que j'avais déjà vu la dernière fois, ce sont les stations d'avitaillements : on y vient comme en voiture :

Voilà, après environ 2h30 de vol, on est arrivé dans cet environnement magnifique, tant pour le paysage, que pour les avions qu'on y voit.

Gilets jaunes obligatoires, on met la bâche sur l'avion avant de partir car il va faire chaud :

Pour rejoindre la ville, on décide de prendre le bus. C'est 3 francs (ce qui fait presque 4 euro) par personne, pour rejoindre la gare en 5 minutes :

On prend un peu de temps pour se balader dans la ville, enfin dans le bourg. En fait, c'est une petite ville. La dernière fois, j'étais resté sur le terrain, mais je m'étais dit qu'on pourrait aller manger en ville ... erreur !

C'est un weekend férié ici aussi, et on a du manger dans une boulangerie : un petit sandwich avec une bouteille d'eau pour 15 euro par personne. Je me dis qu'on aurait pu manger au McDo pour le même prix, et ça aurait été plus consistant. Tous les autres restaurants, même asiatiques, étaient fermés quand nous sommes arrivés à 14h. Il restait Kebab et boulangerie.
Sans commentaire.

On a visité la ville, et je me suis aperçu que j'avais un billet de 20 francs, mais qu'il était périmé. Malheureusement, je suis allé dans 2 banques et ils ne pouvaient pas le changer. Il faut aller à Zurich apparemment, ou dans une ville plus grande. Je garde mon billet pour la prochaine fois.

On passe devant la mairie puis on repars :

On marche pour retourner au terrain, 25 minutes sous le soleil, mais ça nous a permis de voir ça :

Pour la suite, je voulais rentrer par l'est et retourner vers Bâle, mais à l'aller, il faisait tellement beau, et le Léman n'étant pas loin, j'ai regardé la carte et on s'est dit que ça serait beau d'aller survoler le Léman. Donc changement de direction, enfin il suffit simplement de déposer un plan de vol et c'est parti.

Retour sur l'aérodrome :

Les tours de contrôle sont bien, tout est propre, il y a beaucoup d'activité sur ce terrain, et il y a les moyens.

Comme en Allemagne la semaine dernière, l'hélico d'urgence est rouge ici :

On retourne à l'avion, on remet en route, et on passe devant ce Pilatus P3-05 :

Dernière photo des tours :

Et le Pilatus que l'on précède toujours au point d'attente :

Dernier coup d'oeil sur l'Antonov AN-2 :

Puis on s'aligne et on décolle.

En fait, sur le terrain, on ne voit pas les montagnes blanches autour, on voit juste les montagnes vertes que l'on voit sur cette photo ci-dessus. A peine décollé, on a une superbe vue sur les Alpes :

Puis on fait demi-tour plein ouest :

On retrouve le Lac de Neuchâtel :

On voit vraiment bien les Alpes :

Et on retourne sur la fréquence de Genève, en français. J'explique au contrôleur que l'on veut rejoindre le Léman, faire un tour et rentrer par le lac de Neuchâtel vers la France. Il nous autorise et nous demande de rappeler à Verdon. Contrairement à l'aller, où j'ai été obligé de dire au contrôleur que je ne voyais pas du tout le village qu'il m'indiquait pour le report, là, j'ai tout de suite trouvé. Après réflexion, c'était peut-être le même village, qui est en fait un aérodrome, à l'ouest du lac de Neuchâtel.

On arrive donc sur Lausanne, c'est magnifique, avec Montreux au fond et le lac :

Puis on fait notre tour avec le Mont Blanc, Evian et Thonon :

On poursuit un peu en longeant la rive nord, mais à 200km/h, on fait vite demi-tour car passé Nyon, on ne peut plus aller tout droit, c'est une zone réservée, la TMA de Genève. On fait demi-tour puis on revient vers Thonon :

On passe à nouveau vers Lausanne puis retour en France. Vu le soleil et l'absence de nuages, on décide de faire plus court. On passe la frontière au niveau du Lac de Rémoray, 20km à l'ouest de notre trajet d'arrivée.

Ensuite, on a vu ces remontées mécaniques, mais impossible de retrouver où c'était d'après la photo et notre position. Il semble que ça soit à Bonnevaux, près de Frasne, mais je n'ai pas réussi à le retrouver sur Google Maps :

Un dernier au-revoir vers les Alpes avant de redescendre vers 4000ft pour continuer notre route à une altitude qui nous permette de voler assez haut pour ne pas être gêné par les appareils en vol local.

Ensuite, vers Salins-les-Bains, on trouve 2 forts qui se font face. Le fort Belin :

Et le fort Saint André :

Sur le retour, passé Dijon, dans les forêts à l'ouest de Dijon, on voit la plage du lac de Grosbois-en-Montagne :

Avec du public qui a pu bien profiter de cette belle journée.

Quant à nous, on termine notre vol à Montargis, pour éviter d'avoir à contacter la douane à Orléans, vu que l'on arrive tard et que l'on vient d'un pays dans Schenghen, rien ne nous empêche d'aller à Montargis faire le plein. Nous voici à l'atterrissage :

On s'arrête juste le temps de faire le plein et de fermer le plan de vol, puis je fais le retour. J'aime bien décoller et même atterrir sur les pistes en herbe et celle de Montargis me manquait un peu, mais elle est en très bon état, alors je reviendrai !

Au retour, quelques photos, belles, mais je ne pourrai pas dire où ça se trouve, simplement entre Montargis et Saint Denis de l'Hôtel :

On est arrivé à l'aérodrome peu après 19h, ce qui est relativement tôt pour une balade de cette distance, avec au total un peu plus de 4h30 de vol.

Merci au pilote, sa compagne, et au passager qui a pris ces belles photos.

Comme il y a actuellement beaucoup d'instructeurs à l'aéroclub, j'ai donné tous les élèves aux autres instructeurs, et je ferai un peu d'instruction ponctuellement. Cela me permet de bien voler avec mon avion et d'aller un peu plus loin pour rattraper les nav que je n'ai pas pu faire l'année dernière. J'espère que le beau temps va durer et que je pourrai faire d'autres navigations, car j'ai le potentiel pour ça !